Au Moyen-âge, établissements publics et d’étuves se développent en milieu urbain et constituent de véritables institutions.
La majorité des maisons aisées disposent elles, d’une chambre à bain ou « baignerie », contenant une baignoire, voire une étuve. A défaut, c’est une cuve mobile cernée d’un rideau qui est installée dans la chambre à coucher.
Pourtant, prendre son bain est loin d’être fréquent !
C’est le vêtement qui constitue le garant des règles du savoir-vivre.
Être présentable, donc propre, permet de tenir un rang social et n’a rien à voir avec des préoccupations d’hygiène.
Seules les parties corporelles visibles, mains et visage, sont lavées quotidiennement.
A la Renaissance, contre toute attente, les pratiques de propreté régressent. Considérées comme des lieux de débauche par l’Eglise et des foyers d’épidémies par les médecins, les étuves publiques sont interdites. La médecine de l’époque proscrit l’usage de l’eau, considérée comme fragilisant le corps.
Le corps est vulnérable : il faut le protéger.
On superpose donc plusieurs couches de vêtements. Le linge de corps prend de l’importance et remplace en fait le bain : c’est la mode de la toilette sèche ou « essuiement ».
Le linge absorbe la saleté du corps et est régulièrement changé.
Cette pratique se poursuit sous Louis XIII et Louis XIV. On ne se plonge dans l’eau, tout habillé, que pour se rafraîchir durant l’été.
Seuls les mains sont régulièrement lavées à l’eau, chez les aristocrates comme chez les paysans.
Dans la haute société, la propreté correspond en fait à m’élégance et à la distinction : être propre signifie se poudrer, porter du beau linge et toutes sortes d’accessoires.
Au XVIIIe siècle s’amorce la réhabilitation de l’eau, d’abord comme mode dans les classes aisées.
Les brosses à dents, les eaux dentifrice et les bidets font leur apparition, les savonnettes se répandent, les salles de bain se multiplient.
Dans la seconde moitié du siècle, les bains publics réapparaissent, l’hygiène connaît de nets progrès ; elle devient aussi une manière enseignée à l’université.
Au XIXe siècle, les médecins sont convaincus de l’importance de l’hygiène, art de conserver la santé par opposition à la thérapeutique, qui traite les malades. L’hygiène publique en est la première bénéficiaire : des règles de salubrité sont édictées dans tous les domaines – logement, habillement, instruments, etc. - , la propreté devient règle d’or.
En ville, water-closets, latrines publiques et égouts se développent, bains publics se popularisent.
En 1830, les scientifiques concernés sont qualifiés « d’hygiénistes ».
Dans les campagnes, les marais sont assainis, des lavoirs, des fontaines et des fosses d’aisance sont aménagés.
L’eau et les bains sont à présent recommandés par les médecins, les hygiènistes et lees moralistes :rien de tel que le retour au naturel !
Grâce aux travaux de Louis Pasteur, le mot « microbe » fait son apparition en 1878.
La découverte de ces animalcules entraîne rapidement un constat : le corps propre n’est plus garant de santé.
Il faut alors aseptiser, désinfecter. Mais c’est une autre histoire…