A l'origine, dans la religion chrétienne, la fête de Noël n'existait pas.
On célébrait, en revanche, à partir du IIème siècle la fête de l'Epiphanie.
La célébration de Noël dans les 25, bientôt 27, Etats de l’Union européenne reflète la grande diversité dans l'histoire et la culture des peuples du Vieux continent. Rites religieux, légendes et superstitions se sont mélangées au fil des ans.
Bien que l'on constate une certaine généralisation des traditions, les pays européens ont toutefois conservé les particularismes qui leur sont propres.
La fête de Noël porte un nom très différent selon les pays :
Les Allemands disent Weinacht ou Weinachten, ce qui signifie « nuits saintes ». Toutes les familles construisent des couronnes de l'Avent avec des branches de sapin sur un paillon. Les couronnes représentent le soleil ou la roue de l'année et les bougies les saisons.
La première semaine vers la fin novembre, ils allument la première bougie.
Puis la deuxième semaine, la deuxième bougie et ainsi de suite, jusqu’à la dernière semaine où les quatre bougies sont allumées.
« Frohe Weihnachten » - En Autriche, le 24 décembre 1818, à l'occasion de la messe de minuit, le chant « Stille Nacht, heilige Nacht » (« Douce nuit, sainte nuit ») s'éleva pour la première fois : il fera ensuite le tour du monde et sera traduit en 330 langues.
« ВЕСЕЛА КОЛЕДА » (« vesela koleda ») - En Bulgarie, le soir du 24 décembre, c’est « budni vetcher ».
Sur le plancher de la salle à manger, est étendue de la paille recouverte d’une nappe réservée au réveillon de Noël, et sur laquelle sont posés 7, 9 ou 12 plats maigres.
La personne la plus âgée, passe avec l'encens dans toutes les pièces de la maison, dans un but préventif et de purification.
A minuit commence koleda, la fête de Noël. Les jeunes filles préparent un pain spécial, un kravaï, pour leur koledar favori. Les koledari sont des hommes : célibataires, des jeunes ou jeunes mariés.
Ce sont des chanteurs de Noël, qui visitent chaque maison du village pour y présenter leurs voeux et recevoir des cadeaux spécialement préparés à leur intention.
Après s'être réunis une dizaine de jours avant pour étudier les chants traditionnels et choisir leur meneur, ils vont dans les maisons de minuit au petit matin dans des habits de fête (ils portent des parures fantaisistes qui diffèrent selon les régions), avec un bouquet sur leur chapeau. Ils ont obligatoirement à la main la kolédarka, un grand bâton en bois de chêne sculpté.
« Glaedelig Jul ». Au Danemark, tous les jours de décembre, du 1er au 24, on fait brûler un nombre sur une bougie-calendrier qui compte les jours restants jusqu’à Noël, graduée de 1 à 24.
De plus, la tradition religieuse de l’Avent de la naissance de Jésus, implique que les quatre derniers dimanches avant Noël, on fasse brûler quatre bougies fixées sur un chandelier, ou sur une composition florale faite par les familles. Le premier dimanche, est brûlé un quart de la première bougie, le second dimanche, le deuxième quart de la première et la moitié de la deuxième bougie, le troisième dimanche, le troisième quart de la première et seconde bougie et les trois quarts de la troisième, et le dernier dimanche avant Noël, le reste des quatre bougies.
Au Danemark, la Sainte Lucie, patronne des lumières, est célébrée dans la nuit du 12 au 13 décembre.
Une jeune fille vêtue de blanc porte sur la tête une couronne de bougies. Elle dirige une procession de demoiselles et de garçons d'honneur chantant un chant traditionnel, eux aussi vêtus de blanc et portant une bougie à la main.
« Feliz navidad » - Pour les espagnols, Noël est avant tout une fête religieuse : c’est le jour de la naissance de Jésus. Traditionnellement avant le dîner, les enfants vont chanter des chants de Noël, les villancicos, de maison en maison, et demander des offrandes.
« Haid Joule, Rôômsaid Jôule » - Noël en Estonie est un mélange de traditions, de moderne et de religion. Chaque année le 24 décembre, le président estonien déclare la trêve de Noël, une coutume vieille de trois cent cinquante ans. Autrefois, dans les campagnes, les paysans scrutaient les étoiles, interrogeaient la glace pour y lire le temps de l’année à venir. Ils croyaient que cette nuit-là, les bons et les mauvais esprits se promenaient. Il fallait donc laisser de la nourriture sur la table et du feu dans l’âtre jusqu’au matin.
« Hauskaa Joulua » - En Finlande, le grand jour, c'est le 24. Sur les douze coups de midi, la paix de noël est officiellement proclamée à Turku, l’ancienne capitale finlandaise, cérémonie officielle très importante retransmise à la télé et à la radio. Cette proclamation fait « descendre la Paix de Noël » sur toute la Finlande. Le soir de Noël, chanter des chansons, aller à l’église et au cimetière, se détendre au sauna et se réunir autour d’un dîner, sont des activités traditionnelles.
« Eftihismena Christougenna » en Grèce, ou « Eftihismena Christougenna, Noeliniz kutlu olsun ve yeni yili » à Chypre - En raison de la culture orthodoxe, Noël est une fête beaucoup moins importante qu'en France par exemple, et beaucoup moins célébrée que Pâques. Durant le mois de Décembre on voit toutefois les vitrines des magasins s'illuminer et des sapins décorés, qui supplantent progressivement le bateau, emblème traditionnel de Noël en Grèce et à Chypre. Le 24 Décembre, les enfants, par petits groupes, sonnent aux portes des maisons et chantent les kalanda, et reçoivent en échange une petite pièce. Les grecs se couchent tôt pour pouvoir assister à la messe qui commence à quatre heures du matin.
A partir de noël et jusqu'au jour des rois, il faut craindre l'arrivée de certains mauvais esprits, les Kalikantzari, qui se glissent la nuit dans les maisons par la cheminée et font des niches désagréables. Il existe plein de rituels pour les empêcher de s'infiltrer, comme faire du bruit en jetant du sel dans le feu, les distraire en leur donnant à manger ou en suspendant des passoires (pendant qu'ils comptent les trous, ils ne font pas de sottises).
« Boldog Karácsonyt » - Depuis le Moyen Âge, les Hongrois miment et jouent des histoires de Noël avec des acteurs ou des marionnettes. La plus célèbre pantomime s’appelle le « Jeu des bergers ». Un ange réveille les bergers endormis pour les envoyer voir l’Enfant Jésus.
« Nollaig » (qui signifie « jour de la naissance ») - En Irlande, les traditions religieuses sont très ancrées dans les célébrations des fêtes de Noël.
Les irlandais allument des bougies aux fenêtres. A l'origine, il s'agissait d'un signe de bienvenue adressé à Marie et Joseph. C'est pourquoi, la tradition veut que chaque bougie soit allumée par la personne la plus jeune de la maison et ne soit soufflée que par une personne s'appelant Mary.
« Buon Natale » - La crèche est originaire d'Italie. Selon la tradition, les familles italiennes l'installent neuf jours avant la naissance du Christ.
Partout en Italie, on offre des cadeaux de Noël au Nouvel An.
Les enfants ne sont pas les seuls à être gâtés, on offre à ses proches, ses collègues de travail, ses voisins, des douceurs, des gourmandises, des gâteaux. Cette tradition prend certainement sa source dans une vieille tradition rurale.
La nuit de Noël, tous les enfants du village faisaient, en effet, le tour des maisons en chantant et en récitant des voeux de bonheur, de prospérité et de bonne récolte. En échange, ils recevaient la plupart du temps des cadeaux alimentaires comme de la farine, des oeufs et, les bonnes années, de la viande séchée.
« priecīgus Ziemassvētkus » - Lorsqu’en Lettonie les jours commencent à rallonger, et passé le solstice d’hiver le 22 décembre, les Lettons fêtent depuis des temps très lointains le retour du soleil, etces traditions se mélangent à celles du Noël chrétien.
Autrefois, les habitants se promenaient dans les rues, le visage dissimulé derrière un masque d’ours, de cheval, de loup, de chèvre, de nain ou de géant… pour effrayer les mauvais esprits.
« su Kaledoms » - Le soir du 24 décembre, les lituaniens ne s’aventurent guère loin de leur maison : on raconte que les esprits rôdent durant la nuit de Noël.
Autrefois, dans les campagnes, on prédisait l’avenir ce soir-là.
Les jeunes filles entassaient le plus de bûches possible dans leurs bras. Si leur nombre était pair, on disait qu’elles se marieraient bientôt ; sinon, il leur faudrait attendre l’année suivante.
« Il-Festi t-Tajba » - A Malte, il fait environ 15° au moment des fêtes de Noël. Quatre semaines avant Noël, on plante des graines de millet qu'on va laisser pousser dans l'obscurité. Privées de chlorophylle, les pousses seront blanches, comme la barbe du Père Noël. Cette « Gulhiena » sera exposée à la fenêtre ou à côté du sapin et de la crèche le soir du 24 décembre.
« Boze Narodzenie » (qui signifie la naissance du dieu) - En Pologne, Noël s'appelle « Gwiazdka » ou « Petite étoile » (en souvenir de l’Etoile de Bethléem), et est très associé à la magie.
Lors de la Wigilia, le réveillon du 24, la première étoile qui apparaît dans le ciel, appelée Gwiazdka, annonce le début de la fête.
« Boas Festas » - Il n'y a pas encore beaucoup de sapins de Noël au Portugal, mais il y a un bois de Noël que le notable de chaque village offre aux jeunes gens.
Ceux-ci doivent le couper et le ramener dans un char tiré par des boeufs. On le bénit sur le parvis de l'église et on y met le feu le 24 décembre pour qu'il brûle toute la nuit. Nord et Sud cultivent leurs spécificités.
Dans certains villages, la nuit du 24, les habitants chantent devant les portes. Dans d’autres, on fait brûler un grand tronc d’arbre devant les églises et les habitants, avant et après la messe de minuit, y restent pour se chauffer et parler entre eux.
Au moment où sonnent les douze coups de minuit, tous les fidèles se dirigent à l'église locale pour y célébrer la Missa do Galo (« la messe du coq » : selon les croyances, un coq aurait chanté le matin du 25 décembre, célébrant à sa façon la naissance de Jésus Christ).
En République tchèque, tout un monde de magie et de féerie s'installe dès les premiers jours de l'Avent.
Une légende veut que seuls les jeûneurs (si on ne mange rien toute la journée sauf le soir) peuvent voir le petit cochon d'or qui se promène parmi les étoiles cette nuit-là.
On y lit aussi l'avenir grâce à quelques accessoires. Voir une étoile dans une pomme coupée en deux, veut dire qu’on va vivre longtemps, alors qu’une croix signifie qu’on ne va pas vivre longtemps… Lorsque vous cassez quatre noix d'affilée, si toutes sont saines, alors, la santé sera excellente ! Par ailleurs, beaucoup de Tchèques perpétuent l’ancienne tradition de couper une branche de cerisier et de la conserver dans un vase à l’intérieur de la maison. Si elle est fleurie pour Noël, c’est un bon présage : l’hiver sera court et la famille heureuse.
« Sarbatori Vesele » - En Roumanie, les coutumes dépendent de chaque région. Dans les campagnes, ont lieu des danses avec des masques et des chants en étant vêtus d’habits traditionnels. Dans la ville également on va chanter dans les maisons des amis.
Les hommes s’en vont avec une étoile et chantent la chanson de l’étoile, pour qu’on leur donne des gâteux, ainsi que des noix et des pommes.
« Merry Christmas » - Au Royaume-Uni, le mot Noël, « Christmas », signifie « messe du Christ ».
Ce n'est pas la naissance du Christ qui est évoquée, comme dans les langues latines, mais la messe de la nuit de Noël comme en Allemagne.
Les cartes de voeux sont d'origine anglo-saxonne : chacun en envoie aux personnes qu'il connaît et, dans chaque maison, on accroche les cartes reçues au dessus de la cheminée.
Très souvent, des groupes de personnes entonnent des chansons traditionnelles dans les rues pour recevoir de l'argent qui va pour la charité.
Les « Christmas Carols » sont les chants de Noël que les enfants entonnent dans la rue pour obtenir quelques pièces de monnaie.
« Vesele Vianoce » - En Slovaquie on jeûne le midi du 24 décembre. Aux enfants, les parents disaient que s'ils attendent le dîner sans manger le moindre petit morceau, le soir à minuit ils verront le petit cochon d'or.
Jusqu'à maintenant aucun enfant n'a vu ce petit cochon d'or, car c'est difficile pour eux de jeûner du matin jusqu'à 18h00... Dans certains petits villages, femmes et hommes chantent sous les fenêtres de leurs proches (famille, amis, voisins) en leur souhaitant un Joyeux Noël.
« Srecen Bozic » - En Slovénie, bien avant les fêtes chrétiennes, au moment du solstice d'hiver, on célébrait le Dieu Soleil et sa descendance, la fin de l'ancien soleil et le début d'un nouveau cycle. C'est pourquoi perdurent aujourd'hui encore un grand nombre de légendes, de traditions et de superstitions autour de Noël.
« God Jul » - En Suède, le quatrième dimanche avant Noël, les familles sortent le chandelier à quatre bougies de l'Avent, et, chaque dimanche, on allume une bougie, de sorte que la quatrième est allumée quand la première achève de se consumer. Pendant l'Avent, beaucoup de fenêtres arborent l'étoile de l'Avent en paille ou en métal.
La légende des « Tomte » veut que à Noël, on installe des lumières et des Tomte sous le sapin.
Autrefois, dans les fermes, selon la légende, chacun avait son Tomte. Il gardait la récolte tout au long de l'année et s'assurait du troupeau. Aujourd'hui, il surveille la maison et la famille.
Pour les Suédois, les festivités de Noël commencent le 13 décembre, le jour de la Sainte-Lucie. Le 13 au matin, l'aînée des filles de la maison met une grande robe blanche avec une ceinture rouge, une couronne avec 4 bougies allumées sur sa tête, et porte sur un plateau, une boisson chaude et des cookies.
Les autres filles la suivent, ainsi que les garçons habillés en blanc avec une étoile pointue sur la tête, le bonnet pointu de mage.
Elle apporte le petit déjeuner à ses parents. Il y a des défilés et des fêtes toute la journée et même des concours de Lucie. On défile dans les rues et on se régale de brioches au safran, les « Lussekatter ». Sainte Lucie est omniprésente dans les écoles, au travail et à la tête de cortèges de demoiselles, garçons d'honneur et de lutins, s'avançant en chantant couronnée de lumière.
Chaque année, une Lucie nationale est couronnée au Musée en plein air de Skansen à Stockholm.
Source: Commission Européenne