conserve leur porteur traditionnel de cadeaux. Saint-Nicolas, en particulier, apporte des cadeaux
et est une fête parfois considérée comme plus importante que Noël. Certains pays européens ont
également un porteur de cadeaux qui leur est propre, à l’image de la Béfana en Italie, ou encore
de Saint-Basile en Grèce et à Chypre.

Saint-Nicolas est né à la fin du IIIe siècle en Asie mineure et était l'évêque de Myre. Il accomplit de nombreux miracles, sauva des matelots qui allaient se noyer, multiplia la farine pour préserver une région de la famine, protégeait les veuves, les enfants et les gens faibles. Il fut emprisonné puis tué aux temps des persécutions sous l'Empire Romain. Au fil des ans il est devenu le saint patron des enfants, des marins, des marchands, des voyageurs...
Dans quelques pays européens, on fête la Saint Nicolas, le soir du 5 décembre et la journée du 6
décembre. Dans certains, elle est même plus fêtée que Noël, et se fête différemment selon les régions
ou les pays.
En Allemagne, à côté du Santa Klaus (Saint-Nicolas), habillé en grand évêque avec un grand manteau rouge, il y a toujours le Knecht Ruprecht (l’équivalent du père Fouettard), qui a un grand sac et de petites baguettes de bois pour punir ceux qui n'ont pas été gentils, barbouillé de charbon et est couvert de peaux de bêtes, et qui, parfois, peut prendre les enfants dans son sac.
Saint Nicolas a deux livres, l'un en or où sont inscrits les noms des bons élèves et un noir pour les moins gentils et il décide avec le Ruprecht s'il donne un cadeau ou des coups de baguettes.
En Autriche, Saint Nicolas est accompagné des Krampus, qui portent une peau de bête et un masque affreux, et qui menacent d'emmener les enfants désobéissants en enfer avec eux.
En Belgique, Saint Nicolas est le patron des écoliers pour avoir ressuscité trois petits enfants qu'un charcutier avait transformé en chair à saucisse.

C'est le Père Noël des enfants belges (mais ils reçoivent également des cadeaux à Noël…). Saint-Nicolas vient dans la nuit du 5 au 6 décembre avec son âne chargé de jouets, et apporte les cadeaux et les bonbons. Mais les enfants qui n'ont pas été sages reçoivent un morceau de charbon et craignent le martinet de père fouettard. Près de la cheminée, les enfants déposent un navet et une carotte pour l'âne.
En Hongrie, Saint Nicolas est appelé « Mikulás » et passe le 6 décembre. Les enfants mettent leurs bottes sous la fenêtre le 5 au soir. S'ils ont été gentils, ils y trouveront de bonnes choses, des jouets et des livres. S'ils ont été méchants, une baguette avec une petite figure de diable pour dire qu'ils vont être battus. Tous les enfants pratiquement reçoivent les deux. Mikulas est accompagné de diablotins appelés « krampusz ».
Au Luxembourg, le 6 décembre est célébré « Nikloosdaag », la fête de Saint Nicolas. Les enfants reçoivent des cadeaux de Kleeschen (Saint-Nicolas), symbolisé par un vieux monsieur à barbe et cheveux blancs, et habillé en rouge. A la différence du Père Noël, Saint-Nicolas porte un chapeau rouge pointu (la mitre) et une sorte de bâton (la crosse). Il est accompagné du Père Fouettard, habillé en noir, et portant des bâtonnets pour punir les enfants qui n'auraient pas été sages. Ils arrivent en hélicoptère, train ou même en âne selon les cas… Pendant les semaines qui précèdent, les enfants posent leurs souliers devant la cheminée pour que Kleeschen puisse y mettre ses sucreries, notamment des « Boxemännercher » (« Bonhomme en culotte »), brioches typiques en forme de bonhomme. La nuit du 5 au 6 décembre, près des chaussettes de chaque enfant, des gourmandises mais aussi un verre de vin les attendent pour les aider à prendre des forces. En échange, ils déposent les cadeaux.

D'après la légende, Sinterklaas arrive en Hollande vers le 13 novembre en bateau d'Espagne. Il y est reçu avec tout un cérémonial. Il choisit chaque année un port d'arrivée différent. Saint Nicolas traverse alors la ville sur son grand cheval blanc, capable de marcher sur les toits, et distribue des bonbons aux enfants. Saint Nicolas est accompagné d'un personnage rude au visage noirci et tout noir de suie à force de descendre dans les cheminées, et qui porte une baguette, sous le nom de Zwarte Piet (le Père Fouettard).
Les enfants mettent leurs chaussons devant la cheminée, et le lendemain matin, ceux qui ont été sages découvrent une multitude de sucreries, de friandises et de petits présents que Saint Nicolas a déposé. Les autres qui n’ont pas été sages, sont censés être emportés par les swarte Pieten dans les sacs de jute en Espagne...
En République tchèque, la veille de sa fête, Saint Nicolas, Svaty Mikalas, se rend dans tous les foyers de République tchèque. Le saint descend du ciel, accompagné d’un ange et d’un diable muni d’un fouet, en s’agrippant à une corde en or. Ils font un peu peur aux enfants, mais ils leur apportent des petits cadeaux, des fruits et des sucreries.

En Slovaquie, Saint Nicolas est accompagné de personnages masqués, son rôle principal est de
chasser la mort des habitations.
En Slovénie, il y a encore une cinquantaine d’années, saint Nicolas, Miklavz, passait dans les villages de Slovénie, avec sa mitre et sa chasuble d’évêque, accompagné d’anges et de diables sautillants qui faisaient grincer des chaînes. Les pères attendaient sur le pas de la porte, les enfants serrés derrière eux. Miklavz lisait la liste des enfants sages auxquels les anges distribuaient des fruits secs, les autres recevaient quelques petits coups d’une baguette décorée de rubans, la miklavzeva siba. Cette coutume a presque disparu, mais les Slovènes continuent à se passer, de maison en maison, une statue de la Vierge pour rappeler le voyage de Marie et de Joseph jusqu’à Nazareth.

L’échange de cadeaux est pratiqué depuis longtemps par les chrétiens européens pour célébrer la naissance du Christ, mais ce sont surtout les américains qui ont popularisé le personnage du Père Noël en Europe.
Au Danemark, le père Noël, Julinisse, a beaucoup de lutins qui l’aident pour que tous les cadeaux soient prêts le soir de Noël. Le père Noël habite au Groenland avec ses rennes et ses lutins domestiques.
En Italie, le Père Noël (Babbo Natale) ou le Petit Jésus (Gesù Bambino) apportent les cadeaux le 25 décembre.
En Finlande, le soir, le père noël visite en personne chaque maison. Les enfants sont déguisés soit en aides du Père Noël, soit en lutins rouges. Si l'on a été bien sage pendant toute l’année, le Père Noël apporte les cadeaux, sinon, tous les enfants finlandais savent qu'il pourrait aussi amener un martinet.
Mais il n’a heureusement jamais eu besoin de s’en servir. Le père noël, qui a beaucoup de travail et a
fait un très long voyage pour venir de korvatunturi en Laponie, laisse ses cadeaux au milieu du salon.

Ce sont donc les aides qui font la distribution.
En France, les enfants sages vont ouvrir leurs cadeaux au pied du sapin le 25 au réveil ou le 24 au soir
après la bûche. Le Père Noël vient du ciel en traîneau.
En Grande-Bretagne et en Irlande, Father Christmas ou Santa Claus arrive sur un traîneau tiré par des rennes. Le bonhomme en houppelande rouge et à la barbe blanche descend par la cheminée dans la nuit du 24 au 25 décembre pour remplir les bas de laine que les enfants ont accrochés au pied de leurs lits.
Au Portugal, le Père Noël ou Pai Natal, apporte les cadeaux dans la nuit du 24 au 25 décembre, ou le petit Jésus selon les traditions. Les cadeaux sont ouverts au retour de la messe.
En Lituanie, le Père Noël, Kaledu senis, vêtu d’un manteau de fourrure et portant une longue barbe, passe de maison en maison et distribue des cadeaux aux enfants.

En Roumanie, le Père Noël, Mos Craciun, vient la nuit du 24 pour déposer ses cadeaux sous l’arbre.
Le Christkind (l’enfant Jésus)
En Allemagne, même s’il existe Saint-Nicolas, le Christkind (l’enfant Jésus) fait également sa

distribution le 24 décembre. Son passage est signalé par une clochette.
En Autriche, dès le matin du 24 décembre et toute la journée, le salon est strictement interdit aux enfants, car le Christkind y travaille. C'est lui qui se charge d'apporter l'arbre, de le décorer, d'installer la crèche et de disposer les paquets autour. Au crépuscule, le Christkind et ses compagnons s'acquittent de leur ultime tâche : allumer les bougies de l'arbre de Noël.

Saint Basile
En Grèce et à Chypre, c'est Saint Basile qui apporte des cadeaux aux enfants le 1er janvier. Le soir, les enfants grecs vont chanter chez les voisins. En échange, ils reçoivent des friandises. Les cadeaux des enfants sont toutefois de plus en plus reçus à Noël.
Les Rois mages
Les trois mages qui ont suivi l'étoile de Bethléem étaient probablement des prêtres venus de Perse.

Ils étaient aussi de fins astronomes, ce qui explique, en partie, leur intérêt pour l'étoile de Bethléem. Le but de leur pèlerinage était de rendre hommage au nouveau roi du monde, l'Enfant Jésus, et de lui apporter des présents. Ils arrivèrent à Bethléem le 6 janvier, soit 12 jours après la naissance de Jésus.
C'est pourquoi, aujourd'hui encore, nous appelons cette journée la fête des rois ou l'Épiphanie, ce qui
signifie « apparition ».
En Espagne, ce sont les Rois mages qui viennent le 6 janvier mettre les jouets dans les sabots posés sur les balcons : Balthazar le roi noir, Gaspard avec sa barbe et ses cheveux bruns, et Melchior, avec sa grande barbe et ses longs cheveux blancs. En effet, même si « Papa Noel » est de plus en plus populaire en raison de l’internationalisation, ce sont traditionnellement les rois mages qui apportent les
cadeaux aux enfants.

En Italie, c'est une vieille femme un peu grincheuse qui porte les cadeaux de Noël le 6 janvier. Son nom, la Befana, vient du mot Épiphanie, en italien, Epiphania. Tout comme l'origine de son nom l'indique, ce n'est pas à Noël qu'elle se glisse dans les maisons mais durant la nuit du 6 janvier. Elle dépose alors dans les souliers des enfants sages et endormis des gâteaux, des biscuits et des jouets. Les souliers des enfants moins sages... sont remplis de charbon.
La légende veut que la Befana ait été avertie de la naissance de Jésus par les rois mages. Ceux-ci l'invitèrent à les accompagner et à suivre l'Étoile pour rencontrer l'Enfant Roi. Ayant tardé à se mettre en route, Befana a perdu la trace de l'Étoile. Depuis ce temps, à cheval sur son balai, portant un grand panier rempli de gâteries, elle vole de maison en maison dans l'espoir de trouver le petit Jésus. Par précaution, elle laisse un cadeau à chaque enfant endormi. Si c'était lui...

En Suède, les cadeaux sont amenés le soir de noël par Jul Tompte et son aide, la chèvre en paille.
C'est un petit homme maigrichon moitié lutin, moitié gnome, qui porte une grande barbe blanche, un petit bonnet rouge pointu, un manteau et des sabots de bois. Jul Tompte vit dans l'étable ou sous le plancher de la maison. On dit qu'il surveille la maison et ses membres. En échange, il ne demande qu'un bol de pudding au riz à noël. Pour avertir qu'il est passé, il cogne sur la porte. Le bol est vide et le sac de cadeaux est là. Les présents se nomment « juklappar », littéralement « coups de Noël », parce qu'ils sont offerts comme une farce.