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Les Petits Potins de L'Histoire

Les Petits Potins de L'Histoire

Bienvenue sur "Petits Potins de L'Histoire" J'espère que vous prendrez plaisir à me lire .... N'hésitez surtout pas à me proposer des idées ou de créer vous même un article, je mettrai en ligne avec plaisir...


La voix de la flûte - Afrique centrale

Publié par Kitty sur 30 Juillet 2007, 15:32pm

Catégories : #Contes et Légendes

Un matin, un groupe de jolies jeunes filles sortit du village de bonne heure pour aller dans les champs plus lointains, au delà du fleuve, creuser et recueillir.

Le chemin étant long, elles marchaient vite, en chantant des chansons gaies. Ndebele les suivait, en entraînant sa petite soeur paresseuse qui somnolait encore, Ndebele dont l'esprit était comme l'éclair. Et tout en marchant elle observait bien le paysage, les rocs et les buissons. Les autres filles se moquaient d'elle.

"Tu ne fais que marcher, les yeux écarquillés, tu n'es pas plus amusante que grand-mère, tu ne chantes même pas avec nous. La prochaine fois on ira sans toi, ou bien tu iras seule.11

Elle continua en silence; bien qu'elle eut une jolie voix elle ne chanta toujours pas, elle écoutait la nature.

'Nous ne sommes pas seules ici."

Mais on ne voyait personne et on se moqua d'elle encore plus fort.

Enfin elles arrivèrent aux champs, et se mirent à travailler, car toutes étaient fortes et laborieuses.

Soudainement plusieurs jeunes hommes apparurent.

"Bonjour les filles, quand vous aurez fini votre travail on aimerait danser ensemble; pour l'instant on vous jouera un peu de musique pour rendre votre fatigue plus agréable."

Ah bon? Toutes les filles s'en réjouirent, car tous les garçons étaient très beaux. Même Ndebele sourit, car elle aimait la musique.

Un garçon commença à jouer de sa flûte. Après quelques notes, Ndebele dit à sa soeur: "Vite, ramasse tes outils mais ne prends pas les sacs lourds:

Eloignons-nous doucement, sans bruit: et surtout ne te retourne jamais!"

La petite soeur en fut fort étonnée, mais obéit à Ndebele. 

Elles avaient à peine atteint les premiers buissons, quand la voix de la flûte devint aigue et elles entendirent des cris d'horreur. C'étaient les autres filles, mais elles se turent rapidement. Ndebele et sa soeur se sauvèrent alors en courant, mais on entendit les hommes s 'écner: "Vite, il en manque deux, elles se sont sauvées du côté du fleuve, aucune ne doit nous échapper." Ndebele emmena sa soeur dans une tanière profonde, mais un des hommes vit la poupée de la petite fille qui était tombée près de l'entrée, et ils commencèrent à plonger un grand crochet dans le creux noir. Ils accrochèrent le pied de Ndebele, mais celle-ci maîtrisa sa douleur et se tut.

"Une racine, ce n'est qu'une racine: elles ont dû se sauver, cherchons-les sur la colline." et ils partirent de l'autre côté.

Ainsi Ndebele et sa soeur purent regagner leur village. Le lendemain après, les pères des autres filles allèrent les chercher aux champs: toutes avaient été égorgées.

Seule se sauva, et sauva sa soeur, Ndebele, l'intelligente, l'observatrice, qui avait su remarquer les repères du chemin, la tanière, les buissons; et qui comprenait la voix de la flûte.

"Biriri, biriri, aujourd'hui le sang coulera en flots, en flots" avait été le refrain de la flûte. "Aujourd'hui le sang coulera comme le fleuve".

 

 

Eugenia PRALORAN

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